Savoir affiner l’estimation et la prévision du productible constitue l’un des points clés de la recherche sur les EMR afin de pouvoir garantir la rentabilité des fermes et la qualité du service en électricité aux usagers. Actuellement, les industriels ont des erreurs de 10% sur le calcul des courants qui entraînent des erreurs de 30% sur le productible. Les calculs hydrodynamiques actuels ne tiennent pas compte des interactions entre l’état de mer et les courants de marée à cause du peu de données disponibles et faute de modèles numériques adéquats. Le Raz-Blanchard ayant une profondeur moyenne de 40m, les interactions vagues-courant peuvent modifier de manière significative le productible. Afin d’étudier l’influence de l’état de mer sur la ressource, nous déploierons 3 types de système radar en association avec des campagnes de mesures in-situ pour acquérir un jeu de données unique qui permettra de valider et d’améliorer les modèles numériques afin de constituer une base de données novatrice pour ce site. Les activités de modélisation numérique serviront à reconstruire le profil vertical du courant et, in fine, obtenir les champs de courant tridimensionnels nécessaires au calcul du productible. Nous devrons améliorer la modélisation de la turbulence dans un contexte couplé houle-courant, la modélisation de la tension de surface (i.e. influence de l’atmosphère sur l’océan) et la modélisation de la tension de fond (i.e. impact du fond de la mer sur les courants) afin de minimiser les erreurs sur le calcul des courants. Des efforts porteront aussi sur l’amélioration du paramétrage de la dissipation d’énergie liée au déferlement en présence de forts courants. Des scénarios hydrodynamiques seront élaborés à partir des sorties de modèles qui serviront de base pour l’estimation du productible. Une nouvelle méthodologie pour la conversion de l’énergie hydraulique en énergie électrique sera développée. Cette méthodologie sera indépendante du type de machine et aura pour objectif d’estimer le productible avec au maximum 10% d’erreur. Les résultats d’HYD2M contribueront à la minimisation du LCOE de la filière hydrolienne et trouveront également des applications dans tous les domaines où la connaissance de l’hydrodynamique est importante (surveillance de la navigation, transport sédimentaire…).
Ce projet, qui a débuté le 18 mai 2016 et pour une durée de 36 mois, s’inscrit dans l’axe « Caractérisation de site » de FEM et répond notamment aux objectifs prioritaires définis dans la feuille de route de FEM : « disposer de données préliminaires validées sur les sites EMR » et « disposer de modèles numériques validés par des mesures ». Il participera à la création d’une plateforme instrumentée pour l’étude des interactions houle-courant en condition extrême.